Hugo Roellinger et Christopher Coutanceau : deux étoiles au firmament gastronomique

1 avril 2025

Le Guide Michelin 2025 a tranché : deux grandes tables situées au bord de l’Atlantique rejoignent l’élite de la gastronomie française. À l’Ouest, le vent du large souffle sur la haute cuisine, porté par deux chefs d’exception : Hugo Roellinger, en Bretagne, et Christopher Coutanceau, à La Rochelle.

Hugo Roellinger, l’harmonie entre terre et mer

À Saint-Méloir-des-Ondes, près de Cancale, ‘Le Coquillage’ accède à la consécration. À 37 ans, Hugo Roellinger inscrit son nom dans la lignée des grands, sans jamais renier sa discrétion. Héritier d’une maison emblématique, cet ancien officier de la marine marchande a pris les rênes du restaurant familial aux côtés de son épouse Marine. On rappellera que son père Olivier son père a lui-même été naguère tri-étoilé Michelin.

La cuisine de Hugo Roellinger raconte l’océan, les vents salés et les épices rapportées d’ailleurs. Minimalisme des cuissons, bouillons ciselés, alliances subtiles… Chaque assiette est une immersion dans son univers, où l’évidence gustative prime sur la démonstration technique. Son menu (240 €) intrigue et séduit avec des intitulés poétiques comme Vent de lune ou Madame Noisette. La sommellerie, quant à elle, propose des accords inattendus, des vins naturels aux infusions fermentées, pour prolonger l’émotion.

Avec cette troisième étoile, Michelin couronne un chef dont la sincérité et le talent illuminent la gastronomie française.

Christopher Coutanceau, la revanche d’un homme de la mer

À La Rochelle, Christopher Coutanceau retrouve enfin la place qui lui revient. Déchu en 2023 après la crise sanitaire, il récupère ses trois étoiles et rappelle au monde que sa cuisine n’a jamais perdu de sa superbe.

Militant d’une pêche durable, il refuse les concessions. Chez lui, pas de poisson hors saison, pas de gaspillage. Tout se transforme, tout se sublime, comme en témoigne son plat signature : la sardine de la tête à la queue, accompagnée d’ormeaux et d’une glace au hareng fumé, clin d’œil aux marins qui ont bercé son enfance.

Son associé Nicolas Brossard veille sur une cave aussi exigeante que la cuisine, où l’on trouve aussi bien des fiefs vendéens confidentiels que des chardonnays bordelais inattendus. Dans la salle au plafond ondulant, le soir venu, la lumière tamisée prolonge l’horizon jusqu’à l’infini.

L’Atlantique impose son tempo

Avec Hugo Roellinger, Christopher Coutanceau et Alexandre Couillon (Noirmoutier), la façade Atlantique s’impose comme un bastion majeur de la gastronomie française. Ces chefs façonnent une cuisine instinctive et ancrée, où le respect du vivant et l’excellence technique s’équilibrent en un même élan. Leur reconnaissance marque plus qu’un triomphe personnel : elle consacre une vision, un territoire et une promesse d’avenir pour la haute cuisine française.

La Rédac